Living by the gun in Chad: Combatants, impunity and state formation, London, Zed Books, 2016.

Recensé dans :
Allegra, Anthropological Quarterly, Foreign Affairs, African Affairs, Journal of Modern African Studies, Journal of Contemporary African Studies, Mail & Guardian, New York Review of Books, New York Review of Books, Ny Tid.

How do people live in a country that has experienced rebellions and state-organised repressions for decades and that is still marked by routine forms of violence and impunity? What do combatants do when they are not mobilised for war? Drawing on over ten years of fieldwork conducted in Chad, Marielle Debos explains how living by the gun has become both an acceptable form of political expression and an everyday occupation.
 Contrary to the popular association of violence and chaos, she shows that these fighters continue to observe rules, frontiers and hierarchies, even as their allegiances shift between rebel and government forces, and as they drift between Chad, Libya, Sudan and the Central African Republic. Going further, she explores the role of the globalised politico-military entrepreneurs and highlights the long involvement of the French military in the country. Ultimately, the book demonstrates that ending the war is not enough. The issue is ending the ‘inter-war’ which is maintained and reproduced by state violence. 
Combining ethnographic observation with in-depth theoretical analysis, Living by the Gun in Chad is a crucial contribution to our understanding of the intersections of war and peace.

Le métier des armes au Tchad : Le gouvernement de l’entre-guerres, Paris, Karthala, 2013.

La revue Politique africaine a publié un « débat autour du livre » avec des contributions de Laurent Gayer (CERI Sciences Po), Mirjam de Bruijn (Universiteit Leiden) et Morten Bøås (Norwegian Institute of International Affairs), et une réponse de l’autrice (n°132, 2013, pp. 175-196).

Comment vit-on du métier des armes dans un pays marqué par la récurrence des rébellions et des répressions ? Que font les combattants quand ils ne sont pas mobilisés par la guerre ? Et, au fond, qu’est-ce qu’être un combattant ou un ancien combattant ? À partir d’une enquête menée au Tchad auprès de ces hommes, ce livre interroge le recours aux armes quand celui-ci devient à la fois une forme ordinaire de la lutte politique et un métier. En suivant les trajectoires des combattants qui passent d’une faction à une autre, de la rébellion à l’armée, et empruntent parfois des chemins qui mènent en Libye, au Soudan ou en Centrafrique, l’auteure révèle la fluidité de leurs loyautés mais aussi les hiérarchies qui marquent le métier des armes. Elle éclaire ainsi les règles d’un monde trop souvent associé au chaos ou à l’anomie. L’ouvrage montre que la constitution de ce métier, loin de s’opposer à la formation de l’État, est indissociable de la trajectoire historique de celui-ci et d’un mode de gouvernement violent. L’enjeu n’est plus seulement de savoir comment mettre fin à la guerre mais aussi comment sortir de l’entre-guerres entretenu par la violence d’État. Au-delà du cas du Tchad, l’ouvrage constitue une réflexion majeure sur les frontières de la guerre et de la paix. Par un aller-retour subtil entre réflexions théoriques et observations ethnographiques, il ouvre de nouvelles pistes d’analyse sur les processus de routinisation et de professionnalisation de la violence et offre un regard critique sur les politiques du « post-conflit » et du « statebuilding ».

Recensé dans les revues académiques :
Genèses, Revue française de science politique, Critique internationale, Politique étrangère, Revue internationale et stratégique, Afrique Contemporaine, Tiers Monde. Dans la presse : Le Monde diplomatique, Alternatives internationales, Contretemps.