Je suis maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Paris Nanterre et chercheuse à l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP). Je suis habilitée à diriger des recherches (HDR).

Mes recherches s’inscrivent dans la sociologie politique de l’international. Mes travaux portent sur la guerre, les technologies, le marché et les identités. Je m’intéresse à l’Afrique et au Sud global comme espace d’expérimentation sociale et d’innovation théorique.

Le livre issu de ma thèse, Living by the Gun in Chad (Zed Books 2016), propose des perspectives pour penser les frontières de la guerre et de la paix et les ressorts de la violence armée. Basée sur une enquête ethnographique, ma recherche explique pourquoi la guerre fait partie du cadre ordinaire de la politique au Tchad, ainsi que dans tant d’autres pays du monde. J’accorde une attention particulière aux formes de violence routinisées qui marquent l’entre-guerres, ces temps et ces espaces dans lesquels la guerre semble suspendue. J’ai également écrit sur le genre de la guerre, les politiques (post)coloniales de la France au Sahel, la « guerre contre le terrorisme » ainsi que les enjeux méthodologiques et éthiques de la recherche sur les conflits. Dans mon dernier article, je reviens sur les questions de genre et sexualité sur le terrain (Critique Internationale, 2023).

Je viens d’achever un second projet de recherche sur les technologies d’identification et la biométrie en Afrique. Si les politiques sécuritaires et anti-migratoires ont contribué au boom de la biométrie, celle-ci est aussi utilisée dans plus de la moitié des pays du continent pour identifier les électeurs et électrices. Comment une technologie dont on connaît à la fois les effets limités contre la fraude et les risques a-t-elle pu connaître un tel succès commercial et politique ? Pour le comprendre, j’ai mené une enquête multi-située et étudié comment la biométrie électorale est conçue et mise en œuvre, des entreprises (majoritairement européennes) aux électeurs et électrices en Afrique. Cette recherche au croisement de la sociologie politique de l’international et des Science and Technology Studies pose des questions cruciales sur l’invention des marchés, la construction sociale des promesses technologiques et la place de l’Afrique dans la politique globale de la surveillance.

Je suis membre du comité de rédaction de la revue de Sociologie Politique de l’International Cultures & Conflits.

J’ai obtenu mon doctorat à Sciences Po Paris en 2009. Avant ma nomination à l’Université Paris Nanterre, j’ai été post-doctorante Marie Skłodowska-Curie à la ‘University of California, Berkeley. Entre 2016 et 2021, j’ai été membre junior de l’Institut Universitaire de France (IUF). En 2021-2022, j’ai été membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton. Je suis lauréate de la médaille de bronze 2017 du CNRS.

https://orcid.org/0009-0002-1136-0784